Les équipements enjambeurs, qui permettent un meilleur dégagement en hauteur, ont ajouté des possibilités d’application d’azote, même jusqu’à la période d’apparition des panicules; c’est particulièrement le cas dans les champs et les secteurs où on constate l’apparition de déficiences en azote.

Voici donc quelques réflexions à ce sujet :

  1. Est-il trop tard actuellement? En général, la réponse sera « non », surtout si le maïs est encore à un stade précédant le stade VT (floraison mâle). De récentes recherches provenant de la « Corn Belt » américaine ont confirmé que, pour un plant de maïs, environ 30 à 40 % de l’absorption en azote se produit après la phase VT (apparition des panicules). Ainsi, si le besoin est là et que vous soupçonnez que la réserve du sol en azote est limitée, il est encore temps d’y apporter des ajouts.
     
  2. Est-ce que je devrais utiliser de l’azote protégé? La protection que vous recherchez vise à empêcher les pertes par volatilisation de l’azote appliqué en surface (que ce soit de l’urée granulaire ou des solutions de nitrate d'ammonium et d'urée (NAU). C’est exactement ce que permet l’agent stabilisateur AgrotainMD Ultra. À ce stade-ci de la saison, n’utilisez pas un agent stabilisateur qui retarde la nitrification (comme AgrotainMD Plus ou ESN), puisque vous désirez de l’azote disponible le plus rapidement possible. L’importance de la protection contre la volatilisation s’accroit de manière significative si vous appliquez l’azote sur des sols humides en surface, mais alors qu’il n’y a pas de précipitations prévues.
     
  3. Est-ce que les analyses de la teneur du sol en nitrates peuvent me guider concernant la quantité d’azote qui se requise? De telles analyses, réalisées lorsque le maïs est bien développé, sont habituellement très difficiles à interpréter. L’absorption d’azote par le plant rend difficile l’utilisation des lectures de teneur du sol en nitrates comme indicateur pour en déterminer les taux d’application requis. Des valeurs faibles (moins de 10 ppm) supportent l’hypothèse d’un besoin supplémentaire en azote, alors que des valeurs fortes (plus de 20 ppm) indiquent probablement que cela n’est pas justifié. En juillet, vous ne pouvez pas espérer de résultats plus précis.
     
  4. Combien d’azote devrais-je appliquer? Si vos applications totales d’azote ont été modestes jusqu’à la veille de l’apparition des panicules, ou bien si vous avez peur que l’azote a été perdu par dénitrification ou lessivage, une cible raisonnable d’environ 50 à 75 livres par acre pourrait probablement être envisagée.
     
  5. Est-ce que le rendement des dépressions humides de vos champs peut être récupéré? Dans des situations où l’eau s’est accumulée pendant de longues périodes et où le maïs a été sérieusement affaibli, il pourrait y avoir une légère augmentation de rendement avec une application d’azote en guise de sauvetage. Toutefois, si le maïs semble en bonne forme et s’il montre seulement des signes classiques de carence en azote (jaunissement au milieu de la feuille), une récupération significative du rendement est alors possible avec l’application d’azote avant l’apparition des panicules.
     
  6. Est-ce qu’une pulvérisation foliaire d’azote peut faire l’affaire? Cette question fait encore l’objet de recherches. De toute évidence, la quantité totale d’azote qui peut être appliquée grâce à une pulvérisation foliaire est très limitée (par exemple : les types d’azote pour pulvérisation foliaire permettent généralement entre 2 et 3 livres par gallon de produit) et les consignes habituelles d’application demandent environ 2 gallons par acre en solution. Ainsi, la quantité totale d’azote appliqué serait d’environ 5 livres par acre. La question est la suivante : est-ce que ces 5 livres peuvent stimuler l’activité du plant, l’aider à se rétablir de ses carences antérieures en azote et surtout l’inciter à absorber une quantité supplémentaire d’azote à partir du sol? Nous attendons encore les réponses à cette dernière question, mais il pourrait être extrêmement intéressant pour vous d’effectuer une bande d’essais dans l’un de vos champs, là où le maïs semble en manque d’azote… Et rappelez-vous de laisser des bandes de contrôle!

Greg Stewart
Agronome principal, Semences Maizex