Centre agronomique

Vous êtes actuellement en voie de semer votre meilleure récolte de maïs. Jusqu’à quelle hauteur pouvez-vous viser? Heureusement, la règle la plus importante pour le semis du maïs et à laquelle vous vous êtes déjà conformé, c’est de semer seulement au moment qui convenait. Vos prochaines actions influenceront énormément votre degré de succès pour l’obtention des chiffres de rendement que vous avez souhaité obtenir.

 

Gestion de l’azote

Il n’y a pas de chiffre magique concernant le taux idéal d’azote pouvant procurer un rendement maximum, sauf de tout simplement d’en mettre plus qu’il n’en faut, ce qui ne constitue pas une solution économiquement acceptable, ni écologiquement responsable. La plupart des taux économiques seront établis en fonction de facteurs généraux (récolte précédentes, rendements attendus, etc..) et de facteurs saisonniers (précipitations, disponibilité de nitrates dans le sol, etc..). Récemment, c’est l’application d’azote au meilleur moment qui a également attiré notre attention, en mettant l’emphase sur les avantages d’appliquer l’azote le plus près possible du moment où le plant de maïs pourra s’en servir.    

 

Que savons-nous de l’azote, jusqu’à présent en 2016 :

• L’application d’azote, sous forme de nitrates (par exemple l’urée) avant le semis, prendra plus de temps à se convertir en nitrates disponibles pour le plant, à cause d’un sol trop froid. La même chose peut être vraie pour la provenance organique en azote, alors que les matières organiques présentes dans le sol, les légumineuses et les fumiers pourraient prendre du retard à contribuer à la réserve en azote disponible.      
• Il est essentiel que le plant de maïs profite d’un apport suffisant en azote; ainsi, si vous avez appliqué un taux initial trop faible d’azote, vous manquerez probablement d’azote pour rendre la culture vers une application tardive par épandage en bandes latérales ou par grand dégagement. L’application prématurée d’une certaine quantité d’azote (par exemple : la pulvérisation d’une solution d'urée et de nitrate d'ammonium au stade de la 3e feuille du plant de maïs) pourrait être indiquée.   
• Une vérification des nitrates présents dans le sol peut aider à en évaluer les réserves disponibles. Les recommandations du Ministère (OMAFRA), concernant l'analyse de l'azote des nitrates avant l'épandage en bandes, visent des échantillons de sol qui ont été pris là où aucune application initiale d’azote n’a été effectuée. Si vous effectuez toute votre application d’azote initialement, un test des nitrates présents dans le sol pourra vous aider à vérifier si la réserve totale de nitrates est suffisante pour obtenir une récolte à haut rendement. La recherche a indiqué qu’un seuil minimal de 36 ppm constituait une indication passablement fiable qu’aucun azote supplémentaire n’était requis. Prenez un premier échantillon au stade de la 6e feuille du plant de maïs, et effectuez le suivi avec un autre échantillon environ une semaine à 10 jours plus tard, afin d’évaluer vos niveaux de nitrates. Assurez-vous de communiquer avec votre représentant Maizex, si vous souhaitez obtenir de l’aide afin de bien interpréter vos résultats d’analyse de sol en azote. 

 

Gestion des mauvaises herbes

Lors de l’application d’herbicides, il est essentiel d’effectuer une bonne mise en scène pour votre maïs. Votre plant de maïs subit un passage rapide à travers plusieurs stades végétatifs, et il y a des moments clés où l’application de certains herbicides risque d’être très préjudiciable :

• Stade de la 5e à la 7e feuille : la quantité potentielle d’épis est déterminée à ce moment
• Stade de la 7e à la 10e feuille : la quantité potentielle de rangs de grains sur l’épi est déterminée à ce moment
• Stade de la 10e feuille, tout juste avant la sortie de la panicule – floraison mâle : la quantité de grains par rang est déterminée à ce moment

Les interventions qui ont une influence sur la santé et le métabolisme du plant de maïs et qui seront réalisées à ces moments clés peuvent avoir une influence très grande. La provocation d’un stress indésirable, jumelée à un second stress, peut mener à une réduction substantielle de vos boisseaux récoltés. Par exemple, la pulvérisation d’une hormone, associée à des températures froides durant la nuit, peuvent perturber le métabolisme du plant de maïs. Avec une population de 32 000 plants par acre, une réduction de 2 rangs de grains ou une réduction de 5 grains sur l’ensemble de la longueur de l’épi pourra représenter une réduction de rendement de 25 à 30 boisseaux par acre!     

J’ai trouvé une façon toute simple pour suivre l’évolution de vos stades végétatifs : utiliser un crayon marqueur et compter le nombre de feuilles sortant du verticile. Rappelez-vous qu’avec  le plant de maïs qui prend de l’âge, les premières feuilles dégénèrent et disparaissent; il convient alors de débuter le compte (pour rendre votre tâche plus facile) à partir du moment où le plant atteint le stade de la 4e-5e feuille.       

 

Gestion des maladies

Il est trop tôt pour déterminer avec exactitude quelles seront les maladies les plus susceptibles de toucher vos plants de maïs en 2016. Toutefois, depuis plusieurs années, l’helminthosporiose du nord affectant la feuille de maïs (Northern Corn Leaf Blight) a connu une hausse croissante, tant pour les régions touchées que pour l’effet sur la diminution de rendement. Inscrivez-en le dépistage au sommet de votre liste de priorités, et gardez un œil ouvert sur les nouveaux produits fongicides et le meilleur moment pour leur application, afin de prévenir des pertes de rendement.

 

Kirk Van Will, CCA-ON, Gérant du territoire Comtés de Lambton et West Middlesex

Twitter: @KirkVanWill 

 

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