Il existe certaines prédictions atmosphériques, provenant de sources passablement sérieuses, qui prévoient pour 2016 un temps plus chaud et plus sec qu’à l’habitude.

Ainsi, est-il raisonnable d’envisager des stratégies pour profiter des opportunités ou diminuer les pertes occasionnées par ces conditions météorologiques plus extrêmes? Je le crois. Toutefois, vous devrez bien évaluer mes suggestions de mettre en place des pratiques favorables avec un effet limité à la baisse, ou bien qui pourraient avoir quelques effets négatifs sur vos opérations, si des conditions idéales devaient persister durant l’ensemble de la saison : 

  1. Procurez-vous des hybrides avec un cycle plus long. Tirez profit d’un rendement potentiel supplémentaire qui pourrait survenir, en ajoutant des hybrides avec un plus long cycle à votre sélection. Cette recommandation a encore plus de sens pour certains producteurs qui sont plus conservateurs dans les sélections d’UTM pour leurs hybrides.
  2. Permutez votre ordre de semis vers le haut. Habituellement, les producteurs sèment leurs hybrides avec les UTM les plus longs en premier lieu, et au fur et à mesure que la saison des semis progresse, ils substituent leurs hybrides avec des UTM plus courts. Cela peut entrainer la pollinisation simultanée de plusieurs champs, à peu près à la même période. Dans le cas d’un été chaud et sec, il pourrait être moins risqué d’étaler la pollinisation, autant que possible sur une plus longue période. Cela pourrait être réalisé en semant plus hâtivement quelques hybrides avec UTM plus court, tout en laissant quelques hybrides plus longs pour votre fenêtre plus tardive de semis.   
  3. Mélangez vos hybrides. Lors de conditions météorologiques stressantes, le pollen peut parfois précéder l’apparition des soies sensibles, ce qui rend la pollinisation moins fructueuse. Une bonne manière d’essayer de gérer cela consiste à associer un hybride qui produit ses soies de 3 à 5 jours plus tard que l’hybride dominant dans le même champ. Par exemple, semez un champ avec un mélange de 75 % d’un hybride de 2850 UTM et de 25 % d’un autre hybride de 2950 UTM, avec des caractères technologiques et une hauteur du plant similaires. L’objectif de cette démarche est de garantir un apport adéquat de pollen sur la majeure partie du champ, même si des conditions chaudes et sèches viennent perturber la synchronisation naturelle de la pollinisation.  
  4. Préservez l’humidité du sol – Réduisez le travail du sol au printemps. Gardez le travail printanier du sol au minimum requis pour obtenir un bon lit de semence. Le travail secondaire du sol au printemps devrait être peu profond et rapide, simplement pour assurer un bon nivelage. Ne succombez pas à la tentation de trop travailler le sol, puisque cela rendra le sol plus sec et réduira la stabilité des agrégats; vous aurez besoin des meilleures structures et porosités possibles du sol, pour garantir une infiltration maximale des précipitations.   
  5. Préservez l’humidité du sol – Détruisez rapidement les couvertures couvre-sol. La présence de couvertures couvre-sol peut améliorer la structure du sol et l’infiltration des précipitations. Toutefois, ne permettez pas aux couvertures couvre-sol de l’hiver (par exemple : le seigle d’automne) de devenir trop longues au printemps et ainsi de réduire l’humidité requise dans le sol.
  6. Optimisez l’exploration racinaire du plant pour trouver de l’eau. Si la période de croissance devient chaude et sèche, vous ne pourrez pas supporter de voir des racines coincées près de la surface du sol, à cause du compactage qui survient lors du travail printanier du sol ou des opérations reliées au semis. Ne travaillez pas les sols humides. Faites attention à la pression vers le bas des éléments de rang sur le semoir est adéquate. Vérifiez le compactage latéral produit par le semoir. Ne vous élancez pas en toute hâte au printemps, surtout si la saison doit être plus longue. Cela créera un sol en mauvaise condition et compromettra la capacité de votre culture à absorber toute l’eau dont elle a besoin.
  7. Semez dans un milieu humide. Si le temps devient chaud et sec en début de saison (avril – mai), assurez-vous de semer le maïs dans l’humidité. Nous le disons à chaque année, mais si les précipitations sont contraignantes, vous devez vous assurer que la culture est bien semée dans un milieu humide, pour lui permettre un départ rapide. Comme les profils d’humidité du sol se déplacent vers le bas, vous avez besoin d’une germination hâtive, pour que les racines du maïs pourchassent cette couverture humide, plutôt que d’attendre une pluie pour germer.
  8. Surveillez la brûlure de la culture par l’engrais. En mai, des précipitations sous la moyenne accroissent souvent la quantité de brûlure par l’engrais. Revérifiez les taux d’engrais sec (par exemple : une combinaison N et K inférieure à 70 livres, si l’urée fait partie du mélange sec). Vérifiez également si le dégagement des ouvertures de votre semoir est adéquat (par exemple : à 2 pouces du rang et à 2 pouces sous la semence). À cette étape, il vous faudra traverser la cour avec votre semoir en marche, afin de revérifier vos ajustements.   
  9. Sols secs et dommages causés par le gel. Les saisons de semis marquées par des conditions atmosphériques de haute pression peuvent engendrer des risques accrus de gel printanier, surtout par temps clair et nuit froide. Heureusement, nous avons pu éviter cela l’an dernier, mais il faudrait peut-être se rappeler quelques leçons du passé. Dans des situations avec une bonne quantité de résidus de culture (par exemple : rotation de maïs grain suivi de maïs), l’enlèvement des résidus de la zone du rang de semis avec des ouvre-sillons à disque peuvent amener une réduction des risques de dommage par le gel. Dans le cas de sols plus secs et avec une exposition plus intense au froid (par exemple : 8 heures sous 0°C), soyez prudent pour ne pas surestimer la capacité du plant à se rétablir, même si le point végétatif du plant ne semble pas endommagé; examinez la situation de près et préparez-vous à agir.   
  10. Stratégies en azote lors d’une année sèche. Un printemps ou un été chaud et sec peut avoir un impact significatif sur la plus profitable des stratégies en azote. Souvent, de faibles précipitations et des températures plus élevées améliorent la minéralisation à partir d’origines biologiques et elles peuvent réduire les pertes en azote causées par la lixiviation ou la dénitrification – réduisant ainsi votre demande totale en azote. L’année 2012 a démontré aux producteurs de la « Corn Belt » que, lors d’une année plus sèche, des applications retardées d’azote (à l’étape de l’épandage en bandes latérales et au-delà) ont moins de chance d’affecter la récolte et de produire une augmentation significative de rendement. Lors d’une année chaude et sèche, je préfèrerais une application initiale de 100 livres d’azote, quitte à prendre de sages décisions à propos des dernières 40 livres, plutôt qu’une application initiale de 40 livres et d’espérer de la pluie pour effectuer l’application des dernières 100 livres.     

Évidemment, en écrivant cet article, j’ai eu l’impression que la malchance serait certainement de la partie – que 2016 profitera de précipitations en quantité parfaite! Je vais vivre avec ça. Si vous voulez discuter de l’une ou l’autre des idées développées dans ce texte, communiquez avec moi à greg@maizex.com ou avec votre représentant local de Semences Maizex.

Greg Stewart
Maizex Seeds

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