Au fur et à mesure que de nouveaux hybrides de maïs se développent, la quantité et le moment de leur absorption d’azote se modifient. Selon une recherche effectuée par Tony Vyn, professeur d’agronomie à l’Université Purdue, « les nouveaux hybrides (après 1990) se sont accaparés jusqu’à 27 % plus d’azote tiré du sol après la floraison, en comparaison des vieux plants de maïs (avant 1990). En fait, l’absorption d’azote après la floraison chez ces hybrides d’après 1990 se chiffre en moyenne à 56 % de l’azote accumulé par le grain à la fin de la saison. »    

Il continue également en affirmant que « les hybrides de maïs d’après 1990 utilisent l’azote de manière plus efficace, ce qui signifie moins d’azote nécessaire par unité de rendement. Cependant, alors que ces plants augmentent leur utilisation d’azote, ils absorbent davantage les autres matières nutritives, ce qui affecte la quantité à appliquer et le moment où les producteurs doivent intervenir avec ces matières nutritives. »

Ces deux affirmations nous amènent à poser certaines questions importantes :

  1.     Est-ce que j’ai besoin d’appliquer autant d’azote sur ma culture de maïs que je l’ai toujours fait?
  2.     Est-ce que le bon moment d’application a quelque chose à voir avec le rendement global attendu?

Pour répondre à cela, nous devons d’abord bien comprendre quand l’absorption de l’azote se produit.

Le graphique ci-dessous, provenant du département des sciences végétales de l’Université du Missouri, indique le moment où l’absorption de l’azote se produit. Comme vous pouvez le constater, 40 % de l’azote est requis du stade R1 (floraison femelle) au stade R6 (maturité physiologique).   

Ce 40 % requis ne peut pas toujours être disponible au stade R1, ce qui signifie que nous n’aurons peut-être pas maximisé notre rendement potentiel. Les conditions environnementales influencent la quantité d’azote disponible durant les mois de l’été. Pour ceux qui procèdent à l’application de tout l’engrais azoté avant de semer, des conditions climatiques humides et pluvieuses du stade VE au stade V18 se traduiront par une disponibilité plus réduite qu’attendue en azote : dans ce cas, d’autres stratégies d’application pourraient être étudiées.      

Récemment, une nouvelle pratique s’est imposée, soit d’appliquer une portion de l’azote requis lors du semis, à partir du semoir, suivie d’une autre application latérale d’azote vers le stade V3-V4 (4e ou 5e feuille). Cette méthode prolonge la disponibilité d’azote tout au long de la saison de croissance. On a beaucoup parlé également d’une application aérienne au stade R1, avec des équipements à haut dégagement faisant appel à des applicateurs en Y ou à des pulvérisateurs à jets dirigés : toutefois, la recherche se poursuit afin de déterminer si cette méthode constitue une solution valable.

Comme vous pouvez le constater, les producteurs doivent considérer plusieurs éléments lorsqu’ils cultivent du maïs et qu’ils doivent gérer la disponibilité en azote. Effectuez quelques recherches sur votre propre ferme et surveillez votre culture, afin de déterminer ce qui fonctionne bien pour vous pour obtenir la meilleure récolte possible. Durant l’été qui vient, je me propose de réaliser des essais avec des producteurs, afin de mieux comprendre les meilleures méthodes, ainsi que celles qui sont les plus économiques, pour gérer la disponibilité en azote.

Chuck Belanger, Semences Maizex
Spécialiste en rendement pour les comtés de North Essex et de South Chatham-Kent
Twitter: @sprayman63 

Référence : 

Ignacio A. Ciampitti et Tony J. Vyn. / Grain Nitrogen Source Changes Over Time in Maize: A Review. Crop Science, 2013. http://www.purdue.edu/newsroom/releases/2013/Q2/nitrogen-key-to-uptake-of-other-corn-nutrients,-study-shows.html
Peter C. Scharf et John A. Lory. / Best Management Practices for Nitrogen Fertilizer in Missouri. IPM1027, Août 2006. http://plantsci.missouri.edu/nutrientmanagement/nitrogen/practices.htm